Petit reportage-témoignage de Cécile Thévenin pour la revue Mission.
A lire ici sur le site de la revue Mission
La première édition du Jésus Festival, faisant se produire des groupes de musique reconnus de la scène chrétienne, a eu lieu ce week-end à Paray-le-Monial. J’ai rejoint les près de 4000 participants ce dimanche et j’ai alors compris qu’il s’agissait de plus qu’un simple festival de musique. Récit sur le vif.
Ce dimanche matin, sous le chaud soleil bourguignon, les participants se rassemblent dans la grande tente comme à chaque arrivée d’un nouvel artiste. Les enfants se précipitent avec excitation vers la scène dès le moment de l’ouverture des portes. J’apprends que ces courses se sont répétées tout le week-end, la plus grande ferveur ayant été réservée à Glorious, mythique groupe de pop louange catholique qui, avec ses tubes, a accompagné dans la foi des milliers de jeunes Français. À mon arrivée, je comprends que les festivaliers ont déjà vécu des moments forts spirituellement. Je croise Régis, qui m’explique avoir été reboosté et rejoint par des paroles providentiellement entendues alors qu’il traversait une baisse de morale. Il est convaincu que ce festival est vraiment l’événement religieux qu’il manquait. Plus tard, je suis saisie en voyant un jeune homme s’effondrer en larmes lors d’un temps de prière accompagnée, ses amis le soutenant silencieusement en gardant délicatement leurs mains sur ses épaules.
Je suis frappée par la diversité des profils. Le public visé est les 0 à 99 ans et c’est réussi : il y a beaucoup de jeunes et de famille, ce qui permet à toutes les classes d’âge d’être représentées. Les participants viennent de partout et sont de toutes origines. Niveau style vestimentaire, il y a autant de polos que de looks sportswear. Il y a à la fois le public classique du sanctuaire de Paray-le-Monial – les familles catholiques marquées par la Communauté de l’Emmanuel – et des milliers d’évangéliques qui se trouvent dans la ville du Sacré Cœur pour la première fois de leur vie. Ces derniers ont connu l’événement par leurs églises ou par leur connaissance des artistes, pour beaucoup issus du milieu évangélique, connu pour son professionnalisme musical.
Plus que des performances d’artistes
Ce qui me frappe avec les artistes Matt Marvane et Dan Luiten, à l’affiche de ce dimanche matin, c’est que, sur scène, ils ne font pas que jouer : ils conduisent la prière, et enseignent en s’appuyant sur des versets bibliques. Leur seconde casquette de pasteurs explique leur aise. Ainsi, chanter devient vraime18t prier deux fois. En plus, certains participants dansent aussi, sans complexe, avec des mouvements de louange qui se rapprochent de la danse liturgique. En début d’après-midi, les musiques sont entrecoupées de témoignages de personnes dont la vie a été changée par la foi au Christ – l’une a abandonné la pratique assidue du reiki, l’autre une vie de débauche, l’autre a surmonté l’horreur d’abus sexuels durant son enfance – renforçant l’édification spirituelle que propose l’événement, voulue par les organisateurs.
Au service à la buvette, je parle avec Annabelle, qui s’est portée volontaire pour aider lors de ce week-end. Elle est impressionnée par la logistique dans laquelle elle s’est insérée, qui lui donne l’impression que le festival existe depuis des années. Comme elle, des dizaines de personnes sont au service dans une démarche d’engagement spirituel. Ils accueillent ceux qui passent dans les différents espaces du festival, s’occupent de la sécurité avec les trois gendarmes qui font des rondes, et sont témoins des grâces reçues par les festivaliers.
Je croise J-Sébastien, mon ami qui a fait le déplacement avec son handicap. Il me livre un compte-rendu de fin connaisseur sur la programmation des artistes, notant que certains n’ont pas chanté tous leurs tubes ou les morceaux de leurs albums récents. Le format court des prestations les oblige à une réflexion poussée sur ce qu’ils présentent de leur répertoire, de manière à ce que la foule puisse être entraînée dans leur chant.
Les musiques ont leur histoire, qui elle-même possède une forte résonnance spirituelle, comme ce titre du québécois Sébastien Corn qui a pour origine la demande d’un ami croyant décédé d’un cancer de faire une chanson sur la grandeur de Dieu. Plusieurs fois, les artistes demandent d’applaudir le Créateur, ou les participants scandent le nom de Jésus comme des fans. C’est par ces cris de louange que se clôt le festival en fin d’après-midi. De cette manière, les musiciens se décentrent des hommages.
De par la qualité des prestations musicales et la nature des prédications, ce festival unique en son genre a un potentiel évangélisateur unique. À la fin, le présentateur pasteur a proposé à chacun des participants de ramener des amis pour la nouvelle édition. Après cette première édition qui a rassemblé de manière inédite des chrétiens de toutes confessions, pour beaucoup connaisseurs de la scène musicale chrétienne, se dessine ainsi le prochain défi : toucher les non croyants ou les personnes très éloignées de l’Eglise. Vu la bienveillance et la ferveur des présents de Paray, je n’ai aucun doute qu’ils le relèveront avec la même joie pure. En savoir plus sur le Jesus Festival.